mardi 17 mai 2005

Tout dans le texte

L'atelier de dimanche matin, m'a profondement sécoué, autant ce que j'ai mis sur la page, que ce que les autres ont lu. "J'ai cru je ne crois plus" (clic sur le titre pour voir les images, y compris les dernières que j'ai ajouté ou sur l'image pour les voir dans une fenêtre qui s'ouvre à côté)

Cette-fois, je n'ai pas écrit, comme samedi sur mon ex, une remarque acèrbe sur mes deux maris, entendu le matin, m'a fait trop mal pour en parler encore.

Non, j'ai parlé de lente, trop lente réveil de mon rêve sur l'idéologie comuniste que j'ai "attrappé" à 15 ans, à la sortie du film sovétique La Jeune Garde et que malgré tout les choses qui se passaient tant autour de moi que avec ma famille et même moi, je n'arrivais pas à renier.

Le réveil était longue, et j'ai décrit quelques unes des principaux étapes. "Comme un récit" me dit-on, je ne sais pas encore si c'était un louange ou une critique.

Ensuite, si cela n'aurait pas été assez, après avoir fait quelques photos des autres qui n'ont pas encore terminé à écrire (j'écris vite, une fois commencé), j'ai écouté les récits des autres. Je les porte encore en moi. J'étais impressionnée par tous, les réveils sont dures et quand on se sent encore pas tout à fait échappé, encore pire peut être.

Elle, sur la photo, je vais chercher vite son nom, es-tu Jaqueline ? je ne suis pas très forte à les retenir, hélas, nous a raconté son petite enfance. Elle comence ainsi : "Il fait beau à la compagne même l'hiver... cet hiver 1944... Et moi, aussitôt je la voyais elle et la neige, s'émerveillant de la beauté autour d'elle et la voix "le bon dieu te punira" de grand-mère resonant dans ses oreilles.

Cette petite fille allant à l'église, priant aux genoux près des autres, craignant le bon dieu dont sa grand-mère la menace, "même tes pensés, il les connait" essayant d'éloignes ses propres mauvaises pensés de peur, et tout en sachant qu'elle (dont les parents était loin, cachés dans les montagnes) ne va pas communier en robe blanche. Pourtant elle aurait voulu cette robe blanche, elle aussi!

Mais... bien qu'elle devait le cacher soigneusement, elle était juive. Au moins, je me disais, continue-t-elle, que je voudrais encore être là, pendant un Pesah (paques juives) et être ce plus petit enfant qui pose les questions. Mais, ce n'était pas possible non plus!

Très longtemps, et ensuite, plus tard, après la guèrre, je n'était pas la plus petite, ce n'était plus à moi de poser des questions. Et je ne croyais plu à ce Dieu qui me punira, m'envera au purgatoire, me brulera, je me sentais délivré, avec droit de penser sans peur.

Je demande pardon si je ne réproduit pas les paroles tel qu'elle les avait écrit. Je mets ici, tel que je me souviens, ce qu'il a resté en moi et m'a profondément ebranlé.


Au moins, même si nous nous cachions une année, j'étais avec mes parents, chauds, au moins moi, qui a bien prié jusqu'à mes 14 ans, je le faisais à un "bon" Dieu qui était tout près de moi et à qui je pouvais confiais tout, demander tout (il n'était pas obligé de tout me donner, tout comme maman).

C'était la même "bon" dieu, (pas punissant, compréhensif) à qui ma arrière grand mère Paula a expliqué avant sa sinucide le soir avant que les SS vient l'emporter, elle aveugle de presque 90 ans, que n'est-ce pas "tu me comprends, mon bon dieu?" Et, le lendemain elle agonisait, "Si can so bleiben" et l'ont laissé mourir à l'hospice. Elle agonisit encore trois jours. Le matin de quatrième, la bonne soeur, soignante entendit : de lait! j'ai soif. Réveillée, elles l'ont cachée toute l'année, jusqu'à l'arrivé des russes et roumaines et les membres de la famille, décimée, l'ont trouvé à leur arrivé vivant et toujours optimiste et souriant à la vie.

Ce Dieu était si différent de celui dont j'ai entendu parler de dimanche à l'atelier et probablement, moi aussi, comme certains entre les membres de l'APA j'aurais continuer à lui parler longtemps, ne fut qu'après mes lecons de Geologie au lycée, je me posais des question sur la création du monde en sept jours. Le prétre calviniste me répondit : vous croyez ou non, si vous doutez d'une seul ligne de bible, vous n'êtes plus croyant. Ainsi, je le suis devenue, non croyant. Je n'arrivai pas à avaler tout tel quel.


Le réveil des dogmes communistes, dans laquelle j'ai tombé aussitôt, fut plus long, plus douleureux si peut être, mais chaque réveil de chaque croyance, chaque idée qu'on se fait, tant sur religion, idéologie, homme (ou femme) est douleureux. Nous perdons quelque chose qui nous était cher. Auquel nous tenions. Tout près de nous. Je me suis accroché à chaque fois plus que raison. Et, ce qui est curieux, j'ose encore croire, j'ose encore donner confiance.

Quelqu'un disait vers la fin des discussion : je crois à la vie. Je crois qu'il y a des gens bons, aussi. Je crois à plein des choses en réalité, même si maintenant je sens l'odeur des dogmes, des leures de loin et je m'en éloigne autant que je peux.

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