mardi 19 décembre 2006

Je ne peux pas me taire

Ni me taire, ni ne pas réagir.

C'est la fête, la période de joies, mais tous ne se sent pas en fête. Comme cette jeune femme, une de mes liens dont je lis chaque jour les écrits, bousculé au milieu de la nuit, se réveillant avec un main sur sa personne.

Après une discussion collégiale prolongé trop tard, elle a offerte, naïvement et amicalement une des chambres vides à dormir à ce con. Ne sachant pas qu'il ne saurait comprendre, quand elle a dit et redit "NON !"

Ne sachant pas où aller, comment échapper. Comment lui faire comprendre, encore et encore: NON, je ne veux pas, laisse-moi en paix.

Devoir lui dire qu'il est marié, heureux papa d'un bébé, qu'il n'est qu'un copain pour elle. Enfin, faut-il de motif? Il ne faut pas de motif "valabe"! Quand c'est non, c'est non. Et c'est tout. L'autre n'a pas le droit d'insister, de continuer à tâter, de rendre vulnérable au milieu de la nuit, une femme seule, se sentant coincée de plus en plus et ne sachant plus comment éviter ce qu'on lui veut imposer.

Que c'est triste de se rendre compte encore que ces sales individus existent dans le monde autour de nous et des fois sous aspect des gens "sympathiques", en plus!

J'avais 25 ans de moins que maintenant, mes enfants en vacances. J'avais accueilli chez moi, un jeune homme, fils d'une cousine de mon ex, qui était de quelques année à peine plus âgé que mon fils. Je l'ai aidé, à son arrivé en France, comme je le pouvais. Nous nous entendions bien, enfin, c'est ce que je croyais. Je lui avais même prété ma chambre, mon lit, je dormais sur le divan du salon, comme d'habitude quand j'ai des invités.

Une nuit, je me suis réveillé avec frayeur: quelqu'un me touchait.

Il était en chaleurs.

J'ai dit non, mais cela n'a pas suffit. Il est reparti, puis revenu trois fois à la charge, essayant me convaincre, se penchant sur moi. C'était un grand gaillard jeune à l'époque, et j'ai eu vraiment peur: il va me forcer.

J'ai eu de la chance. En fait, relativement. Je suis restée seulement avec la peur au ventre et le sentiment horrible de ma vulnérabilité. Il n'a jamais compris pourquoi je ne le voulais pas, pourquoi j'ai dit non, pourquoi. Il a insisté, et après plus de vingt cinq ans, je tremble encore de horreur et de peur en me rappelant ces quelques minutes terribles de frayeur.

Je n'ai jamais pardonné, jamais pu oublier, ses quelques minutes "d'égarements". Pourtant, je réalise aujourd'hui, que j'ai eu de la chance. Peut-être, parce qu'il a dû se rappeler que je suis de sa famille, presque sa tante, peut-être aussi, il était plus respectueux finalement de l'autre, et qu'à la fin mon "non" est entré dans son esprit borné. Jusqu'à aujourd'hui, je ne me suis pas rendu compte de ma chance.

Oui, on peut vouloir avoir des rapports sans grand amour, oui, on peut choisir, désirer un peu de confort. Mais quand on dit, non, il faut qu'on comprend que c'est non!

Que c'est dur aussi, est-ce possible, de reconforter quelqu'un blessé, meurtri dans son âme!

8 commentaires:

  1. très proche du viol physique, c'est un viol moral pour commencer et on se rend compte de la vulnérabilité des femmes... oui Julie, quand c'est NON c'est NON...
    Mon soutien court vers la personne que tu cites !

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  2. Ici, je tiens à préciser que malgré la sonorité de mon pseudo je suis un homme (hétéro de surcrois). J'ai lu aussi le lien que vous avez le respect de ne pas citer. Faut - il qu'il y ai des hommes suffisemment bestiaux pour n'être qu'en rut face à leur envie ? Et dire qu'ils se croient des hommes quand ils en sont l'insulte.

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  3. Difficile quelquefois de dire non mais tu as raison Julie, nous ne sommes pas des poupées...C'est une poupée..ée qui dit non non non non ...signé Polnareff !

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  4. JUlie je soutiens aussi ta lutte et signe avec toi sur ton texte parlant de cette horreur, de cette bestialité.Oui au droit de dire non!!!

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  5. La femme a droit de choisir et de dire NON quand arretera-ton de voir des machos croyant user de leur force physique parcequ'ils sont des hommes ? Non ils ne sont pas supérieurs qu'ils arrêtent de penser que leur truc en plus leur donne tous les droits.

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  6. des fois, nous intimider par leur forces physique, mais aussi autre fois faire des pressions par répétitions, phsychologiques, des fois, presque pire!

    et quand on arrêtera de voir en femme ou une vierge et mère, ou une femme avec qui on peut tout se permettre? je croyais que c'était fini, dans notre culture, mais, hélas... même au Canada moderne, cela existe encore.

    merci lazurette pour ton témoingnage, t'es le seul homme qui a osé commenter... pourtant il y a que dire, au moins vers les autres hommes

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  7. oui ce frein obligatoire, de quoi se mettre en rogne

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  8. Parfois, ce n'est même pas un ami, invité juste pour aider.
    Cela peut être aussi son propre mari.

    J'ai vu aussi. Et c'est vrai que ce n'est pas facile, de réconforter une amie dans la peine d'avoir été trahi dans son amitié, dans son soutien. Et dans la soufrance de ce qu'elle a subit.

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