mercredi 17 janvier 2007

Les hauts et les bas d'une relation

Je voulais parler de tout autre chose ce matin, mais en relisant les dernières deux notes de Retro blog, j'ai décidé à publier mot à mot, ce qu'elles contiennent. Même quand j'étais le plus au anges, la plus amoureuse et heureuse de "nous", ma bonheur ne durait pas longtemps et depuis tout au début de nos relations, il alternait chaud et froid, gentillesse et chaleur avec froideur et mots blessants!

Au lieu de vous envoyer là, je recopie ici les textes. Le premier texte, note "heureuse", était destinée à la fin de livre (que nous avons déposé ensemble au bureau copyright en Washington, mon mari et moi, à l'époque), le deuxième écrit dans un de mes nombreux cahiers que j'utilisais pour écrire et travailler, mais c'était daté: je n'avais pas mon journal intime près de moi et j'étais décidé à consigner ses paroles au vif. J'essayais écrire mais j'étais interrompu sans cesse.


Les lignes qui suivent ont été écrits fin 1994

Nous : ce n'est ni moi, ni “Lui”,
ce n'est pas non plus lui et moi,
“la somme est plus que ses composants” !
Des liens forts, divers, invisibles de l'extérieur,
comme dans une charpente.
De vécu, souvenirs communs qui nous ont marqués,
qu'on ressent de la même façon, et plus...
que je ne saurais pas décrire.
Mais je le sens. Lui aussi.
Ce NOUS existe, nous le savons.
Cette communauté
de vue, de goûts,
d'Esprit, de Corps
d'Âme, de Sentiments
d'Intelligence, de Sens
de Compréhension et d’adhésion,
cette - faculté d'être ensemble.

Puis, ce soir, mon mari “idéal” me dit que “je truque, je filtre”, je “casse l’unité du plat”, je “bidouille” - tout cela, parce que j’ai lui ai dit que ce soir je ne mangerai pas de viande, mais je veux bien manger les pommes de terre qui l’accompagnent. Mon estomac ne supporte pas tout, à n'importe quelle heure de journée. (Il insistait pour faire lui même la cuisine, bien "français")

Je filtre - oui, j’ai le droit de choisir, la liberté de choix ?! - ou devrais-je prendre pêle-mêle tout qu’on me donne, toute information qu’on me présente. Je ne lui reproche pas, tel qu’il le fait lui, pourtant ça le conduit être ultra influençable chaque fois du dernier truc entendu au hasard de sollicitations. (Il s'agitait de la télévision, surtout, mais aussi des journaux)

« On n’a le droit de rien refuser, exclure... », me affirme-t-il.

Ma tête n’est pas une poubelle ! où on peut mettre tout, pêle-mêle. François a une mémoire de « mega-bytes » rangés en casiers et organisés, moi je dois soigneusement filtrer.

Pas me laisser influencer, reprocher le énième fois tout ça !

Julie ! Sache mieux l’écouter, mieux le comprendre.

Je t’ai attendu presque 60 ans, la vie a été bonne avec moi, t’es là! Le destin m’a donné deux enfants, et Toi!

Jamais, dans ma jeunesse je n’ai été si pleinement heureuse, je n’ai été si pleinement satisfaite par quelqu’un à tous les points de vue, jamais je n’avais communiqué tellement en autant de choses, âme, corps, esprit, sens, sentiments.

La lutte de l’esprit et des sens (ou sentiments) me bouleversait quand l’un me disait une chose et l’autre me tirait ailleurs. Maintenant ils sont en accord, tout tend vers lui, vers ce Nous qui existe enfin, vers une satisfaction complète de mon Soi, de son Soi unis de mieux en mieux chaque jour, chaque heure.
Un jour plus tard, 24 decembre, 1994: 50 ans après avoir commencé mon journal
Aveu, Paul Géraldy (fragment)

Je sais bien qu’irritable, exigeant et morose,
insatisfait, jaloux, malheureux pour un mot,
je te cherche souvent des querelles sans cause…
Si je t’aime si mal, c’est que je t’aime trop.
Je te poursuis. Je te tourmente. Je te gronde…
Comme si c’était mon mari qui aurait écrit ces lignes!

« Ne me demande pas des choses absurdes » me dit-il, par exemple.

Une autre fois :

« Tu es tout le temps à tirer en dehors de problème, en vide. »

Ce que je veux dire, ajouter à la discussion (sinon son monologue), n’est que « vide » à ses yeux, le seul important est ce qu’il dit lui, de quoi veut discuter lui.

« Tu veux rester dans ton truc étroit. »

Pourquoi me vexer ainsi ? ! « Son truc » est large et le mien étroit? Ce qu’il pense ou veut dire important et venant de moi vide, nul? Je me sens de plus en plus mal à l’aise.

Mon travail n’avance pas.
Je m’efforce en vain de travailler, il recommence à hurler.
Revenu en 2007
Et ceci, quand tout allait à merveille entre nous, au moins j'étais convaincu je dirais, ce matin, j'essayais à me convaincre que c'était ainsi, mais j'avais eu aussi de très bons moments d'entent, même s'ils ne duraient pas longtemps, mais à l'époque je sentais (peut être lui aussi) ce "nous" exister! sinon, je n'aurais pas commis ces vers...


Ce matin, silence autour de moi. Personne ne m'interrompe.

7 commentaires:

  1. toujours le même plaisir de venir te voir lors de mes escapades quotidiennes... Bonne journée Julie !

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  2. ce type était un redoutable pervers qui ne s'aimait pas lui même ou s'aimait trop pour aimer quelqu'un d'autre. c'était le roi de l'illusion...faire croire que...pour attirer dans la toile d'araignée quelq'un qu'il aurait aimé être. ce type était un prédateur, et lui accorder du crédit, c'est encore être dans son piège. il faut tourner la page.

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  3. Bises de passage

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  4. "Si je t’aime si mal, c’est que je t’aime trop." Ca c'est superbe ...

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  5. irena, tu n'as pas très tort, merci pour ta commentaire, je suis heureuse que de ces quelques lignes on peut déduire tellement des choses!

    heureusement, finalement que c'est loin de moi! l'illusion d'être aimé aussi mais les tourments aussi

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  6. ce qui m'a marqué, dans tous ton révu avec Francois, c'est qu'il ne devait pas être facile à vivre.
    Parfois, nous aussi avont des mots. Mais c'est toujours parce qu'on a trop de choses en nous, et qu'on a peur de faire mal à l'autre.
    C'est plus par des non-dit que l'on se touche.
    Et comme on a un lourd vécu chacun, cela n'aide pas.
    nous sommes différents, c'est sur.

    Mais là, souvent c'est à propos de choses "insignifiantes" que cela démarre. Et cela me fait "drole".
    Même s'il y avait beaucoup de bon dans votre relation, c'est souvent tes doutes tes peines qui ressortent :-(

    Cela n'a pas du être facile, pour toi. Sachant qu'en plus tu te remetais chaque fois en question ... toi .... Mais lui, le faisait-il ? Même si tu n'était pas forcement facile tout le temps ;-)

    Bisous
    Sophie

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  7. Je viens de lire le comm d'Irena ....
    Et à le lire, cela me rapelle mon ex ....
    C'est tellement cela, aussi ...

    Sophos :-(

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